Illustration par Coeur Deciel, illustratrice mindstyle
Bonjour et bienvenue ! Je suis Coeur Deciel, une illustratrice mindstyle fascinée par le développement de soi.
Joy Addict, c’est une prise de parole qui invite à la bienveillance et à l’humilité. Aujourd’hui, je parle de Franc, d’Astérix et Obélix Mission Cléopâtre, mais surtout de silence.
Une chanson m’a replongée dans une époque pas si lointaine mais pour autant bien différente de celle dont je fais l’expérience aujourd’hui. 2002: la dernière année d’utilisation du Franc, l’année où fut écrite la chanson Fils de France par un Saez révolté par le score du FN aux élections présidentielles. 2002, l’année de sortie du film Astérix et Obélix Mission Cléopâtre.
Le temps de dire, le temps de taire, le temps de faire juste reconnaissance Le temps d'entendre juste un peu de silence
Calogero, Juste un peu de silence
Cette chanson, c’est Juste un peu de silence de Calogero. Elle est tirée d’un album qui a donc 22 ans.
Les paroles n’ont bien sûr entre temps pas changé, mais elles trouvent désormais une signification différente chez moi.
Parce que je me revois, adolescente, en train d’écouter le CD de Calogéro pour la 50e fois depuis la chaîne hi-fi, chez ma grand-mère. Et je découvre, surprise, la force de l’aspect exclusivement matériel de ma réalité à cette époque. En fait, je constate, amusée, que dans cette partie de ma vie, j’évoluais avec ce que j’avais. Littéralement. La musique n’était pas dématérialisée, hébergée sur un serveur. En 2002, tu avais le CD pour écouter ta musique ou tu priais le dieu des radios de te donner la chance d’entendre ton titre préféré sur les ondes. De la même façon, tu jurais entre tes dents si cela se produisait quand la bagnole s’arrêtait et que tes parents t’ordonnaient d’en sortir.
Illustration par Coeur Deciel, illustratrice mindstyle
La notion du silence dont parle la chanson m’apparaît différemment aujourd’hui. Une des raisons est liée au degré de maturité lors de mes écoutes à 22 ans d’intervalle.
À propos, je vous ai déjà raconté qu’il m’aura fallu attendre l’adolescence pour réaliser que la jeune fille dans la chanson Adieu Minette par Renaud n’avait jamais chuté, ni ne s’était tordu la cheville? Parce que étant enfant, les paroles « je t’ai culbuté dans la paille, t’as pris ton pied » avaient jusqu’alors résonné comme un malheureux accident qui avait laissé la protagoniste avec un plâtre à la cheville…
Mais cette différence d’interprétation est aussi accentuée par les changements sociétaux. Les possibilités sont plus grandes, les sollicitations plus importantes car désormais aussi et en proportion sauvagement grandes immatérielles.
Et le silence dans tout ça? Parce que c’est bien le thème de cette chanson… Et bien le silence sourit.
Je vous conseille l’œuvre 4’33’’ de John Cage. Ce morceau de 4 minutes 33 secondes de supposé silence nous renvoie en plein visage (ou plutôt en plein dans l’oreille) que la notion de silence est intrinsèquement trompeuse. Lors des représentations, il n’y a qu’à écouter les toux mal étouffées des spectateurs, les bruits des fauteuils qui grincent sous le poids de leurs occupants pour en être convaincu: le silence est davantage un état d’esprit qu’une réalité absolue.
Dernièrement, je suivais une méditation sur mon application bien-être Headspace. On y parlait de silence. Cela m’a rappelé comme le silence ce n’est pas une absence. Pas un enfermement. Finalement, je me demande si le silence ce n’est pas tout simplement le majordome de l’écoute.
C’était un épisode de Joy Addict par Cœur Deciel, illustratrice mindstyle. Joy Addict c’est un blog, une newsletter et désormais un podcast comme lieux de partage sur des thématiques liées au développement de soi. Si tu as aimé, je t’invite chaleureusement à partager et surtout à laisser du souffle à l’étincelle. Prends soin de toi !